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  • : Travaux créatifs d'une maman
  • : Un petit blog pour partager mes réalisations personnelles, inspirées par ce que je trouve dans des livres, sur des blogs ou autres sites...
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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 06:34

Je suis en pleine lecture d'un livre sur comment éduquer ses enfants autrement... Autrement que toutes les méthodes qu'on nous prône depuis tout petit à la maison ou à l'école ou même dans certaines entreprises...

Bref, au début, j'étais assez intéressée, mais je n'étais pas convaincue qu'il y ait "une autre méthode" d'éducation que celle que j'avais moi même connue. Et pourtant, je me trompais... Oui, je le reconnais, je me trompais et cela pour de nombreuses raisons.

 

Tout d'abord à la lecture de ce livre, je me suis rendue compte que je me reconnaissais dans de nombreux symptôme des enfants qui ont été élevé de manière autoritaire. Ainsi, j'ai assez peu confiance en moi, je suis généralement plus pessimiste qu'optimiste, je suis assez timide au départ, distante, et donc j'en parais un peu froide et inaccessible de premier abord, mais j'essaie de me soigner, même si cela n'est pas évident. Ensuite, je me suis rendue compte que lorsque j'étais contrariée, au lieu de le dire clairement et d'essayer de régler le problème sur le moment, j'avais une nette tendance à tout intérioriser, pensant surement que mon opinion ou ma contrariété n'intéresse personne et donc généralement j'accumule des choses qui me blessent jusqu'à ce que je n'arrive plus à contenir ce trop plein et que j'explose littéralement en récriminations et autres revendications, qui deviennent alors totalement incompréhensibles à mon entourage! Et pour cause, elles ne sont plus dans le bon contexte!

 

Je ne m'étais jamais réellement demandé d'où venait mon comportement, pensant qu'il faisait partie de ma personnalité intrinsèque. Hors j'ai découvert en lisant ce livre qu'il viendrait de la manière dont j'ai été élevée, parce que l'autorité de mes parents, et notamment de mon père, m'a tellement marquée que cette "réaction" de défence est devenue mon comportement habituel.

 

Petite, papa avait tendance à beaucoup crier pour se faire obéir. Etant une fille, cela m'effrayait beaucoup de le voir s'énerver, devenir tout rouge, taper contre les murs ou sur les meubles, et hurler comme si nous venions de faire quelque chose de vraiment répréhensible. Le pire, c'est que nous savions que nous avions fait quelque chose de "mal" mais que nous ne savions pas pourquoi! Parce que papa oubliait souvent de nous dire pourquoi il était tellement en colère que nous n'ayons pas rangé notre chambre, ou que nous ayons renversé de l'eau sur la table, ou que nous ayons oublié de faire la vaisselle. Papa ne nous a jamais dit :"Je suis fatigué, je rentre du travail à l'instant, j'ai des horaires très éreintant parce qu'il m'arrive souvent de travailler de nuit, je n'ai donc pas autant de repos que je le devrais, cela m'aiderait beaucoup que vous puissiez me venir en aide en rangeant vos chambres, en faisant la vaisselle...". Mais non, nous n'avions droit qu'à une sorte de discours qui partait dans tous les sens comme quoi on ne pouvait rien nous demander, que nous n'étions bonnes à rien et que nous n'en faisions qu'à nos têtes! A croire que nous étions des monstres alors que généralement nous étions plutôt de très "gentilles" fillettes, même un peu trop timides puisqu'à l'école je me souviens que le trait de caractère que notaient mes professeurs chaque année : "Trop timide; Jennifer devrait s'exprimer plus souvent; trop effacée; trop discrète; son manque de participation nuit à ses progrès (en anglais et espagnol notamment! ^^)..." et j'en passe! ^^ En clair, j'avais tellement peur de dire une bêtise et qu'on se moque de moi ou que le professeur me sermonne que je préférais encore ne rien dire... Tout cela dénote un grand manque de confiance en moi certes, mais aussi une grande peur de l'autorité que représentait le professeur, qui restait à mes yeux comme le père de famille donc qu'il fallait éviter de contrarier.

 

Je pense donc qu'en effet le manque de communication, l'excès d'autorité ou bien même le manque d'autorité (je n'ai pas trop connu mais j'imagine que ce n'est pas non plus la meilleure solution!) sont néfaste pour un développement équilibré et harmonieux des enfants et donc des adultes.

Je me souviens qu'adolescente j'écrivais beaucoup, je rêvais perpétuellement enfermée dans ma chambre. Bien entendu, je n'allais pas parler avec mon père car à mes yeux il se moquait bien de mes aspirations dans la vie, de ce que j'espérais, de ce qui me faisait de la peine ou me procurait de la joie. Tout ce dont je me souviens c'est qu'il ne fallait pas le déranger pendant les informations, ou pendant qu'il lisait le journal, qu'il fallait avoir fait nos devoirs et avoir de bonnes notes si nous ne voulions pas l'entendre hurler pendant des heures, voire parfois des jours, en nous rappelant nos erreurs. Aussi l'isolement dans ma chambre me semblait une sorte de havre de paix, cela me permettait d'échapper aux récriminations, aux rappels de ma médiocrité. Bien entendu, j'aurais pu sortir pour aller discuter avec une amie, mais je n'avais pas le droit de sortir non plus, mon père trouvant que les rues n'étaient pas sures et que je n'avais absolument rien à y faire.

 

Il m'arrivait donc souvent de rester dans ma chambre pour discuter avec mes soeurs, écrire, écouter de la musique romantique, rêver ou bien lire pendant des heures. Je pouvais d'ailleurs passer la journée entière dans ma chambre sans en sortir pour autre chose que les toilettes ou manger à table. Autant dire que la communication était donc très limitée avec nos parents puisque nous mangions pendant les informations, nous n'avions donc pas le droit d'ouvrir la bouche pour que notre père puisse se tenir informer de ce qu'il se passait dans le monde!

Depuis cette époque j'avoue avoir les informations télévisées en horreur! Ce ne sont pas des choses à regarder en mangeant, ni parfois à entendre pour de jeunes enfants, à mes yeux on devrait manger sans télévision pour discuter en famille ou alors si vraiment la télé doit être allumée on ne devrait regarder que des émissions drôles, qui détendent l'atmosphère et pendant lesquelles il n'est nullement gênant de parler.

 

Mais pourquoi nous parle t elle de ça? me direz vous. Et bien tout simplement, parce que je me suis rendue compte que j'avais tendance à reproduire cette méthode éducative avec mes propres enfants. Au lieu d'expliquer que quelque chose ne me plait pas et pourquoi elle ne me plait pas, j'ai tendance à élever le ton et à tenter de les forcer d'obéir alors que peut-être ils ne comprennent pas quel est le problème avec leur comportement! En fait, j'ai été tellement conditionné que lorsque j'ai lu dans le livre qu'un professeur disait qu'il avait du mal à exprimer ses sentiments aux autres parce qu'il n'avait pas été élevé comme ça, et que même à l'école on empêchait les jeunes d'écrire des dissertations en utilisant le "je". Je me suis alors souvenue que cet apprentissage de nier nos sentiments était profondément ancrer en nous avec l'école et pour certains avec le contexte familial.

 

A l'époque, j'en voulais à mes parents, aujourd'hui, je me rend compte que mon père ne devait faire que reproduire un modèle qu'il avait lui même connu. Il n'avait pas du chercher un autre moyen de communication que celui qu'il avait expérimenté enfant... Hors il m'apparaît aujourd'hui que cette méthode n'est pas tellement "humaine". Elle ne prend en compte que ce que ressent la personne "autoritaire" sans qu'elle explique réellement d'ailleurs ce qui ne va pas, et ne tient pas compte de ce que peuvent ressentir les "personnes incriminées" (généralement les enfants). On pense souvent que les enfants n'ont pas leur mot à dire parce qu'ils n'ont pas notre expérience, mais il est vrai que nous reconnaissons souvent qu'ils nous étonnent dans leur propos souvent justes et francs. Ils osent nous dire clairement ce qu'ils pensent et cela tant qu'on ne leur interdit pas de s'exprimer librement.


Je ne dis pas pour autant qu'il faut les laisser faire ce qu'ils veulent! Mais je dis que nous devrions plus chercher des solutions avec leur collaboration que leur imposer des solutions que nous jugeons les meilleures alors que peut-être qu'elles iraient à l'encontre de leurs besoins personnels. Comment pouvons nous savoir ce qu'ils ressentent, ce qu'ils pensent, si nous ne les laissons pas s'exprimer? Si nous pensons toujours avoir LA solution, c'est peut-être parce que nous ne voyons que notre côté du problème. Je suis fatiguée, mon fils court et saute partout, je ne veux plus l'entendre donc je lui demande de se taire et de ne plus bouger sans chercher à comprendre pourquoi il court et saute partout... Peut-être a t il besoin de se défouler, peut-être qu'il est lui même fatigué mais qu'au lieu d'être apathique il est surexcité! Au lieu de le gronder, de le punir et de crier, il vaudrait mieux que je lui demande pourquoi il court partout et s'il ne lui serait pas possible d'aller jouer dans sa chambre pour me laisser me reposer un peu. Si cela ne lui convient pas, il vaudrait mieux que je chercher une autre solution avec son concours plutôt que d'insister pour qu'il se taise.

 

Sincèrement, j'avoue que je teste depuis peu cette technique de l'écoute active, celle qui ne juge pas, celle qui essaie d'entendre ce que désire l'autre, ce qu'il pense et ressent, et je dois vous avouer que c'est quelque chose de très difficile! Je n'ai jamais été aussi fatiguée intellectuellement que depuis que je cherche à m'exprimer autrement face à mon fils et même à mon mari. Il faut que je fasse attention à ce que je dis et à comment je le dis, que je n'émette pas les jugements de valeurs usuels, ceux que nous entendons partout "c'est bien", "c'est mal", "tu es gentil", "tu es méchant". Je ne me rendais pas compte à quel point nous arrivions à culpabiliser les autres en disant "C'est bien" ou "ce n'est pas bien", alors qu'en fait nous devrions dire "cela me convient" ou "cela ne me convient pas". Pourquoi? Parce que quelque chose qui me gêne ne gênera peut-être pas mon mari, mon fils, mon voisin!

 

D'ailleurs, je vais reprendre l'exemple de l'allaitement. Il n'est pas "normal" de culpabiliser une femme qui n'allaite pas en lui disant "ce n'est pas bien, votre enfant en a besoin". Comme il n'est pas "normal" de dire à une mère qui continue d'allaiter son enfant de 15 mois : "Ce n'est pas sain, c'est anormal, à cet âge là il devrait être sevré"... J'estime que si cela convient à la maman et à l'enfant, si tous les deux ont trouvé leur équilibre et que la mère a su écouter les besoins de son enfant pour y répondre, en quoi cela est il moins "bien" que de l'avoir sevré et d'avoir récupérer son indépendance?

 

Voilà, la société nous façonne comme elle le souhaite, elle nous enferme dans un mode de pensées qui contrôle toutes nos interactions avec le monde extérieur. Nous sommes tous tournés sur nous même sans pour autant réussir à exprimer clairement nos sentiments. En clair, nous voulons que les autres se comportent comme il nous conviendrait le mieux, mais nous ne prenons pas la peine de leur expliquer en quoi leur comportement nous dérange, ni celle d'écouter pourquoi ils ont ce comportement qui nous gêne.

 

Si nous arrivions tous à exprimer nos sentiments, et à expliquer pourquoi nous ressentons cela. Si nous pouvions aussi être un peu plus à l'écoute des autres sans émettre de jugement de valeur par rapport à leurs actes (bien/mal, Méchant/gentil, Bon/mauvais). Alors peut-être arriverions nous à une meilleure communication générale, à une vie plus épanouie...

 

En tous cas, je vais tenter de faire des efforts sur moi même, vaincre mes démons personnels, et essayer de moins intérioriser et de plus communiquer activement tout en étant à l'écoute des autres et de leurs propres besoins.

J'espère y arriver et ainsi permettre à mes enfants d'être équilibrés et heureux dans leur vie!! ^^

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commentaires

B
<br /> merci pour ton article, très touchant ... et j'ai le même livre à la maison ...<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci à toi pour avoir laissé un commentaire! ^^<br /> <br /> <br /> Oui, ce livre est vraiment très intéressant et nous fait réfléchir!! ^^<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> 0n ne pas être parfait mais je suis sûre que tu es une superbe maman !!!!!! bises à toi !!!!! :)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci bien poucinette... Je ne sais pas si je suis une super maman, mais j'essaie de faire au mieux pour le bonheur de mes loupiots... ^^<br /> <br /> <br /> Bises et bon lundi férié!! ^^<br /> <br /> <br /> <br />